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Le Kiosque Valbacol
Les seigneurs du kiosque du grand cèdre
Si JJK Tolkien avait appris l’existence d’un site protégé par les Muses sur les « terres du centre » de loisirs de Valbacol, parions qu’un nouveau chapitre du « Seigneur des Anneaux » aurait eu pour décor le kiosque du grand cèdre.
Avant d’imaginer Frodon et Bilbon Saquet de la Comté y faire une halte pour échapper aux plus viles créatures, faisons mieux connaissance avec cette pépite du patrimoine vitrollais, qui n’a pas fini d’être mise en lumière !
Attention, chef d’œuvre
Erigé près d’un grand cèdre, en lieu et place d’une ancienne gloriette délabrée, ce kiosque, fait de matériaux nobles, est le fruit d’un projet lancé en 2011 par la Ville de Vitrolles et l’Union Compagnonnique du tour de France des Devoirs Unis.
Durant 2 ans, une centaine de Compagnons et de jeunes volontaires, tous corps de métier confondus, ont œuvré bénévolement pour mener à bien ce projet. En échange du couvert et du logis, jeunes et moins jeunes ont imaginé, construit et réalisé leur « chef-d'œuvre » collectivement, au cours de week-ends consacrés à leur art.
14 jeunes Vitrollais ont ainsi eu l’occasion d’être initiés aux métiers d’art. Une approche qui a peut-être permis de révéler des vocations…
Inspirés par les Muses
Sculpteurs et graveurs sont venus embellir les dés des tailleurs sur le thème des Muses de l’antiquité qui représentent les arts. Les 8 premières filles de Zeus et de Mnémosyne sont représentées par leurs emblèmes sculptés en bas-relief et leurs noms gravés sur les bases de pierre taillées.
Clio : la Muse de l'Histoire
Thalie : la divinité champêtre qui présidait aux banquets joyeux. Plus tard elle devint celle de la comédie.
Erato : présidait à la poésie lyrique mais aussi à la poésie plus légère, érotique et amoureuse.
Euterpe : Muse du lyrisme et de la musique, elle personnifiait l'art primitif.
Calliope : La plus éminente des Muses, dont le nom signifie "a la belle voix", présidait à la poésie épique et quelquefois à l'éloquence.
Terpsichore : présidait à la danse et aux chants de chœur.
Melpomène : Son nom signifie "la chanteuse" en grec. D'abord divinité du chant, elle devint plus tard la Muse de la tragédie.
Et Polymnie (photo ci-dessus) : présidait aux hymnes, aux chants religieux et à la rhétorique, elle représentait la faculté d'apprendre et de se souvenir.
Le Kiosque étant construit sur une base octogonale, il manquait Uranie qui présidait à l'astronomie et à la géométrie.
Réalisée par un Aspirant Ferronnier, elle est représentée par une sphère qui contient dans ces anneaux, un compas ainsi que les étoiles qui, avec les lettres de son nom sont au nombre de 12 (en référence au cycle de la terre, ses 12 mois, et les 12 signes du zodiaque).
Levez les yeux (photo ci-contre), elle est tout naturellement placée dans l’espace, au centre de la charpente !
La force des symboles
Dans le Compagnonnage le symbolisme constitue un outil important de la recherche. Le site de Valbacol étant situé en pleine nature, les sculpteurs sur bois sont donc venus embellir la charpente grâce à des végétaux appartenant à la symbolique compagnonnique :
La rose, représente l’amour, l'expression de la joie, le bonheur, la tendresse et la grâce. C’est le symbole de la Mère de compagnons.
L’olivier, c’est la longévité, l’espérance, la sagesse, la paix et la réconciliation.
Le myrte, symbole de joie, de félicité et de désir.
Le chêne pour la force et la prospérité.
Le laurier pour la gloire du compagnonnage, la victoire et le triomphe sur soi.
Le jonc, flexible, il fait le lien entre la terre et le ciel ; il orne les cannes des compagnons.
Le blé et la vigne, pour le partage du pain et du vin.
L’acacia immortel est porteur du savoir.
Le labyrinthe
En hommage aux maîtres bâtisseurs du Moyen-Age, les mosaïstes ont reproduit sur la dalle du kiosque, le dessin du labyrinthe ornant le sol de la nef de la cathédrale d'Amiens (qui a aussi inspiré le logo du service des Monuments historiques français).
Etapes finales
Après les maçons, les tailleurs de pierre, les sculpteurs, les graveurs… ce fut au tour des charpentiers de procéder au levage du kiosque avant de laisser place aux couvreurs - zingueurs venus couronner l’édifice d’un magnifique épi élancé vers le ciel, à l’image du grand cèdre, symbole de l’immortalité (photo ci-contre).
Poursuivez avec cette vidéo réalisée sur le chantier du kiosque de Valbacol (en 2014) : cliquez-ici.