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Publié le – Mis à jour le
Vitrolles a connu les remous de l’histoire : occupation romaine, invasions barbares, annexion de la Provence au Royaume de France… Le village médiéval s’est construit au Vème siècle de notre ère. Les documents conservés aux Archives municipales ont permis de reconstituer le passé vitrollais.
Le village médiéval s’est construit au Vème siècle de notre ère au pied du Rocher qui le protégeait du vent. La 1ère mention écrite de Vitrolles apparaît autour de l’an mil dans les cartulaires de l’Abbaye de Saint-Victor à Marseille. (Un cartulaire est un recueil de copies d’actes authentiques). Un donateur cède aux moines de Saint-Victor un terrain au lieu-dit “Vitrola”. C’est un nom de lieu mais aussi un nom de famille (par exemple en 1045, Gaucerranus de Vitrola).
Le poète provençal Frédéric Mistral a rapproché le vocable “Vitrola” du latin “vitreola”, limpide. En ancien français, ce même mot signifie « pariétaire », plante qui pousse accrochée aux rochers, comme le village médiéval …
L’évolution du nom de Vitrolles
994 : première mention écrite «castrum quod vocatur Vitrola» dans le cartulaire de l’Abbaye de St-Victor à Marseille
De 1501 à la Révolution : Vitrolles les ou lez Martigues
1790-1802 : Vitrolles les ou lez Marignane
1802-1931 : Vitrolles
1918 : proposition du Conseil Municipal d’adopter Vitrolla, refusée par l’autorité préfectorale en 1919
1932-1953 : Vitrolles le Roucas
1954-1962 : Vitrolles lou Roucas
1962-1997 : Vitrolles
1997-2002 : Vitrolles-en-Provence, appellation officieuse refusée par l’autorité préfectorale
Depuis 2002 : Vitrolles
L’histoire de Vitrolles remonte à plusieurs siècles. Les premières traces d’habitation sur le territoire de la commune datent vraisemblablement du 3ème millénaire avant J-C.
Une occupation est probable dès la Préhistoire (grotte de Baume Canouille). Puis des Salyens, une tribu gauloise, s’installent en oppidum sur l’éperon rocheux situé au nord du Vieux Village, le Castellas.
Au Ier siècle avant JC, les Romains envahissent la France et la Provence, puis établissent la Pax Romana. Pendant cette période plus paisible, les habitants descendent s’installer vers l’étang de Berre pour l’exploitation du sel, la pêche, et l’agriculture, les plaines étant fertiles. 8 villae romaines ont été mises au jour à Vitrolles, les fondations de l’une d’entre elle est toujours visible au parc du Griffon : la villa gallo-romaine.
Ce n’est que vers le Ve siècle après JC, avec la chute de l’Empire Romain et les invasions barbares, que se développe le village autour du Rocher, entouré de remparts. La seigneurie de Vitrolles appartiendra alors aux seigneurs des Baux pendant près de 3 siècles et même à la Reine Jeanne, comtesse de Provence. Les archives attestent de la présence d’un château qui sert de monnaie d’échange ou de garantie, comme en juin 1209 avec le pape Innocent III.
Après ces périodes troublées, le village sort de ses remparts au XVIIIe siècle pour s’étendre le long des voies principales en direction d’Aix (actuelle rue Vallon des Roses) et de Marseille (actuelle avenue Camille Pelletan). Les derniers seigneurs de Vitrolles (1647-1789) sont les Covet, également seigneurs de Marignane, dont l’une des filles épousa Mirabeau, l’un des acteurs majeurs de la Révolution de 1789.
Jusqu’après la seconde guerre mondiale, Vitrolles n’est qu’un village qui, en 1950, compte 1900 habitants (80% habitent le village). La Ville nouvelle prend forme dans les années 1960 avec la construction des premiers ensembles collectifs, la création de la zone industrielle (1964) et du centre urbain (années 70). De 3 400 habitants en 1962, la ville passe à 22 700 habitants en 1982, pour approcher les 40 000 aujourd’hui.
Présence d’un oppidum salyens, au quartier du Castellas.
Période d’occupation romaine. Les oppida disparaissent au profit de l’habitat de plaine: pourtour de l’Etang de Berre et plaine de la Cadière (fouilles du Griffon). Il en a été répertorié 8 : La Bernarde, l’Agneau, le Mouton, les Aymards, l’Anjoly, la Tuilière, Fontblanche, le Griffon.
Chute de l’Empire Romain et fin de la Pax Romana. S’ensuivent les invasions barbares (Goths, Francs, Sarrasins). La population cherche à se protéger en s’agglomérant autour du Rocher (Roucas en provençal). Le village s’entoure alors de remparts comportant au moins deux portes: Porte Notre-Dame au sud et le Portalet à l’ouest.
Vitrolles appartient au comté d’Arles et en partie aux abbés de St-Victor à Marseille.
Vitrolles est placée sous l’égide de la maison des Baux, puissante famille de Provence.
Une ordonnance exige la mise en place d’un signal d’alarme par la fumée le jour et la flamme la nuit pour signaler les approches de pirates.
Confiscation de la Ville par la Reine Jeanne, qui la revend pour 3 000 florins à Bertrand d’Agout.
De retour dans le domaine comtal, la seigneurie est donnée par le Roi René, comte de Provence, à Jean de la Salle.
La Provence est annexée au Royaume de France.
Charles, petit fils de Jean de la Salle cède Vitrolles à Jean Maynier d’Oppède, premier président du Parlement d’Aix.
La seigneurie passe aux Covet, marquis de Marignane, et ce, jusqu’à la Révolution.
Particularité vitrollaise, les actuels quartiers de la commune ont presque tous conservé leurs noms d’origine : les Pinchinades, la Frescoule, l’Anjoly…
Voici la signification de quelques-uns de ces noms de quartiers que l’on retrouve dans les cadastres de 1698, 1720 et 1831 :
L’Anjoly : dénomination assez récente (XIXème siècle) qui proviendrait d’un très joli enfant prénommé Lange et dont on disait en provençal « Lange joli ». Effectivement, un dénommé Lange Chave (1745-1805) demeurait dans ce quartier appelé à cette époque le Paradou. Aujourd’hui, l’Anjoly est une zone industrielle.
Les Arénas : lieu plein de sable, en provençal.
Baume Canouille : du provençal « baumo » grotte et « canoulo » conduite d’eau. Il y avait dans la grotte de Baume Canouille, une petite source.
Les Baumelles : petite grotte charmante ou agréable, en provençal.
Les Cadenières : lieu planté de cades, arbrisseau de la famille des genévriers.
Cadestaux : contraction et altération de la dénomination ancienne qui était Camp d’Estau.
Castellas : du provençal « castelas » qui signifie vieux château ou château en ruine.
Caucadis : « qui peut être foulé », en provençal. Avant l’urbanisation du quartier, on voyait des étendues très plates de rocher sur lesquelles les céréales pouvaient être foulées.
Costes : du provençal « costo » côteau, versant d’une colline.
Les Crouès : croix, en provençal.
L’Escaillon : du provençal « escaioun », éclat de roche dans lequel s’est créé un passage.
Escaillon des Fourches : plusieurs embranchements ou « fourches » partent de là.
Les Estroublancs : déformation du toponyme original qui était Toros Albos en 1379. Tor est un mot d’origine celte qui veut dire tertre, éminence, hauteur ; Albos vient du latin « albus » blanc. Au cours des siècles, la prononciation s’est altérée : Tours Blancs, Trous Blancs, les Trous Blancs, l’Estroublanc, les Estroublancs.
Le Jardin des Trois Mares demeure la partie supérieure des Estroublancs (tertre de roche blanche descendant en pente douce vers la zone industrielle qui en a pris le nom). Les Trois Mares bordées d’iris ont été asséchées pour laisser place à un jardin public. Le nom des 3 mares pourrait faire référence en langue celto-ligure à des têtes coupées.
Ferrage : terrain fertile destiné aux plantes fourragères et par extension, aux céréales.
Frescoule : du provençal « frescoulo » qui signifie frais, humide, froid.
Hermes : terrain inculte et abandonné et non Hermès, le dieu grec (donc attention à la prononciation)
Pinchinades : du provençal « penchina » peigner, déméler. Dans le ruisseau de l’Infernet, se peignait et se lavait la laine des moutons.
Plantiers : du provençal « plantié », vigne nouvellement plantée ou terrain planté en arbres fruitiers.
Pradeaux : du provençal « pradeu », petit pré que l’on ne fauche pas.
Saint Bourdon : en français Saint Berthulphe, disciple de St Colomban (VIIème). Il y avait encore en 1720 dans ce quartier une chapelle et un cimetière dédiés à ce saint.
Val d’Ambla : prononciation et orthographe changeantes au cours des ans : Vaudambla, Valdambla, du provençal « vau » qui signifie vallée, et Ambla qui semble être à priori un nom de famille.
La première « mairie » du village date de la fin du XVIIème siècle (1668). Elle s’appelait à l’époque « maison commune », lieu où siégeait le « Conseil de la communauté ». Une salle unique, située au-dessus de la porte Notre-Dame, faisait fonction de mairie et d’école.
La mairie suivante ouvre ses portes en 1883, avenue Camille Pelletan. A l’origine, elle abritait aussi une école de garçons constituée d’une seule classe, le bureau de poste et des logements de fonction pour la receveuse et l’instituteur. Le maire Victor Martin lance des travaux de rénovation en 1956, le bâtiment ayant été peu entretenu notamment pendant la Deuxième Guerre mondiale. L’Hôtel de Ville situé en centre urbain, place de Provence, ne sera inauguré qu’en 1977, tandis que le bâtiment du village devient mairie annexe.
Les Maires de Vitrolles de 1800 à nos jours
1800-1808 GUEIDON Paul (1758/1824), notaire
1808-1812 BERTRAND Gabriel Pierre Joseph (1758/1851), propriétaire terrien
1813-1817 BARRIGUE De MONTVALON Casimir Louis Honoré, propriétaire terrien
1817-1823 AUDIBERT Jacques Pierre Hilarion (1778/ ? ), propriétaire terrien
1824-1830 MARTIN Louis (1781/1868), propriétaire terrien
1830-1831 EMERY Honoré Etienne (1770/ ? ), propriétaire terrien
1831-1837 BARET Hyppolite (1789/1856), propriétaire terrien
1837-1842 GUILHEN André (1781/1842), propriétaire terrien
1842-1844 CONSTANT Joseph Honoré (1784/1849), propriétaire terrien
1844-1846 BONTOUX Barthélemy Marc Antoine Alexis (1802/1859), notaire
1847-1848 BONSIGNOUR Jean-Etienne (1775/1855), propriétaire terrien
1848 BERARD Casimir Jean Joseph (1810/1862), propriétaire terrien
1848-1850 AUDIBERT Jean-Joseph (1780/1864), propriétaire terrien
1850 FAREN Louis Laurent (1793/1851), propriétaire terrien
1850-1863 LATAUD Honoré (1807/1863), propriétaire terrien
1863-1865 CHRISTOPHE Jean-Pierre (1797/1872), propriétaire terrien
1865-1867 AIMARD Jules (1824/1896), propriétaire terrien
1867-1870 AUDIBERT Jean-Antoine (1814/1899), propriétaire terrien
1870-1874 TOUCHE Hilaire François (1835/1896). Il s’agit du premier maire républicain
1874-1878 SAUVAT Lucien Edouard François Ferdinand (1809/1892), le dernier maire « blanc»
1892-1908 ROUARD Vital Marius (1839/1920). Il cédera sa propriété au Bureau d’Aide Sociale, actuel Centre Communal d’Action Sociale
1908-1912 CONSTANT Pierre Gustave (1853/1920) dit « Constant le Riche »
1912-1925 TOUCHE Cyprien Abdon (1868/1946), fils de Hilaire Touche
1925-1944 GUIBAUD Jules (1880/1964). Modernisation du village et dénomination des voies
1944-1954 LOUBET Henri (1886/1955). Projet du développement urbain et industriel
1954-1966 MARTIN Victor (1887/1966). Création de la Zone Industrielle
1966-1977 BREMOND Henri (1916/1999). Démarrage de la « Ville Nouvelle » en 1971
1977-1983 SCELLES Pierre, architecte
1983-1997 ANGLADE Jean-Jacques, avocat
1997-2002 MEGRET Catherine
2002-2009 OBINO Guy, médecin
Depuis 2009 : GACHON Loïc, ingénieur en environnement
1806 : 1 040 habitants 1831 : 1 244 habitants 1866 : 1 339 habitants 1881 : 1 010 habitants 1901 : 892 habitants 1921 : 794 habitants 1931 : 840 habitants 1946 : 1 174 habitants 1954 : 2 523 habitants 1962 : 3 366 habitants 1968 : 5 058 habitants 1975 : 13 479 habitants 1982 : 22 721 habitants 1990 : 35 397 habitants 1999 : 36 784 habitants 2002 : 37 650 habitants 2008 : 37 007 habitants 2012 : 34 843 habitants